La banque allemande en ligne N26 a elle aussi décidé d’investir le marché français. A l’occasion d’une conférence de presse tenue mercredi dernier, cette institution a clairement fait part de son ambition d’être la banque en ligne numéro 1 en France. Bien entendu, elle n’est pas la seule institution e-bancaire ou fintech à s’intéresser au marché local. En mai dernier, Revolut avait elle aussi annoncé l’ouverture de filiales dans l’Hexagone. Une dynamique positive qui laisse présager une guerre sans merci entre tous ces acteurs économiques. Le point sur le sujet avec Edouard Coencas.
Objectif : attirer 5 millions de clients !
A l’occasion de sa toute première conférence de presse, N26 a affirmé qu’elle souhaitait attirer 5 millions de clients. Un pari ambitieux puisque toutes les banques en lignes françaises réunies ont une clientèle estimée à 2,5 millions. Pour atteindre son objectif, la néobanque allemande a plus d’un tour dans son sac. Elle promet notamment à sa clientèle un IBAN 100 % français. Elle répond ainsi à une problématique soulevée depuis que les fintech étrangères ont commencé à manifester de l’intérêt pour le marché français.
N26 est loin d’être la seule institution financière étrangère à vouloir innover afin d’attirer une clientèle en quête de digitalisation et de flexibilité. En effet, Revolut, l’acteur du crédit de consommation Klarna et le service de transfert monétique anglais Wise ont lancé en 2021 « Accept My IBAN ». Une mesure qui recense les réclamations faites par les consommateurs, en matière de discrimination à l’IBAN.
Magali Van Bulck, directrice des affaires publiques européennes de Wise déclare à ce propos : « Il est incompréhensible et désuet que dans le marché unique, les consommateurs se voient encore refuser par leur banque, les services publics ou leur agence immobilière, l’utilisation de l’IBAN d’un pays voisin ».
En adoptant un IBAN français, N26 pense qu’elle pourra convaincre une clientèle plus large de recourir à ses services comme banque principale et d’y domicilier leurs salaires. Pour cette e-banque, il s’agit là d’un moyen idéal de générer des revenus intéressants. Bien évidemment, les acteurs bancaires traditionnels ne comptent pas se laisser faire ! Eux-aussi entendent s’engager dans cette guerre économique. Rappelons que la Société Générale dispose déjà de sa propre banque en ligne (Boursorama). C’est le cas aussi de BNP Paribas avec Hello Bank et du Crédit Mutuel avec Fortuneo.
Banque en ligne : un soutien considérable de la Banque Centrale Européenne
En France, de nouvelles banques en ligne se sont récemment implantées, adoptant une approche différente pour générer des revenus. Alors que leurs services de base tels que la gestion de compte et la fourniture de cartes de paiement sont gratuits, celles-ci se rémunèrent par le biais d’abonnements à des offres haut de gamme. Des offres qui comprennent notamment des services supplémentaires comme des assurances, ainsi qu’en prélevant des commissions sur les transferts d’argent.
La Banque centrale européenne (BCE) a apporté un soutien précieux à ces banques depuis l’été dernier en changeant sa politique, ce qui a également bénéficié à l’ensemble du secteur bancaire. Les dépôts des clients, qui ne généraient que peu, voire aucun revenu dans un contexte de taux d’intérêt bas, sont maintenant devenus une source de revenus. C’est une aubaine bienvenue qui permet à ces acteurs de devenir rentables et d’éviter le sort malheureux d’autres banques comme ING ou Orange Bank, qui ont été retirées du marché ou sont sur le point de l’être.
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