Le scandale du fonds Marianne

Le Sénat est en ébullition ces dernières semaines. Des révélations du magazine “Marianne » et de France 2, le 29 mars dernier, font état de la gestion obscure du fonds Marianne. Certains sénateurs veulent ainsi auditionner Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. De son côté, le Président de la commission des finances du sénat demande des comptes auprès de Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, et de Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté. Zoom sur ce sulfureux scandale !

Tout commence par une agression

Le 16 octobre 2020, un enseignant du nom de Samuel Paty est assassiné par un jeune radicalisé. Ce sont des rumeurs largement partagées sur les réseaux sociaux qui ont poussé le jeune homme à l’acte. Pour rendre hommage à l’enseignant décédé, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté à l’époque, a lancé un fonds baptisé « Marianne« .

Ce fonds a pour principal but de financer la lutte contre les discours haineux, notamment sur les réseaux sociaux. L’initiative cherche aussi à limiter les cas de radicalisation en ligne qui touche de nombreux jeunes. Selon les estimations, cette levée d’argent pèse environ 2,5 millions d’euros. En tout, le fonds a été distribué à seize associations.

Un détournement de fonds ?

Selon une enquête menée par les journalistes du Marianne et de l’Oeil de 20 heures, la gestion du fonds est sujet à controverse. Cela concerne entre autres les principaux bénéficiaires de cette allocation qui suscitent des suspicions. Selon des sources, ce seraient des proches de Marlène Schiappa qui auraient été avantagées..

De plus, des révélations montrent que les responsables n’utiliseraient pas l’argent à bon escient. Toutefois, la secrétaire d’État n’est pas la seule mise en cause. Christian Gravel, président du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) en charge de superviser l’attribution du fonds est également dans la tourmente.

Qui sont les bénéficiaires incriminés ?

L’association Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM) a reçu la plus grosse somme, soit plus de 355 000 euros. Selon les deux médias citées plus haut, cet argent aurait été utilisé pour publier quelques contenus en ligne et surtout pour rémunérer les deux directeurs de l’association, Cyril Karunagaran et Mohammed Sifaoui, directeur de la communication du club de football d’Angers.

Le deuxième bénéficiaire du fonds Marianne serait l’organisme Reconstruire le commun. Dotée de 300 000 euros, cette association enregistrée deux semaines après la mort de Samuel Paty, est accusée, cette fois-ci par Mediapart, d’avoir utilisé la subvention à des fins politiques.

Qu’en est-il de Marlène Schiappa et Christian Gravel, les principaux concernés ?

Du côté de Marlène Schiappa, un communiqué de son cabinet dément formellement les accusations. Les subventions ne sont ni détournées ni attribuées à des proches de la secrétaire d’État. Quant à Christian Gravel, il n’a pas encore réagi pour le moment, mais cela ne saurait tarder.

Le codirecteur de l’USEPPM, Mohammed Sifaoui, ancien journaliste, critique la qualité journalistique de ces révélations. D’après lui, son association n’a rien à se reprocher et peut justifier de la bonne utilisation de l’argent des subventions.

En tout cas, nul doute que cette affaire fera encore couler beaucoup d’encre. Plus d’un la qualifie de scandale d’État. Affaire à suivre !

Le scandale du fonds Marianne

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