Pascal Gauthier, le PDG de la société crypto Ledger, a partagé ses réflexions sur l’émergence de l’industrie des cryptomonnaies dans le domaine financier, malgré les défis à surmonter en cours de route. Le point sur ses déclarations avec Edouard Coencas.
Le bitcoin ne préoccupe plus les régulateurs
Pascal Gauthier a tenu une conférence de presse durant laquelle divers sujets d’actualité ont été abordés, notamment la régulation du secteur des cryptomonnaies en Europe et aux Etats-Unis. Il faut savoir qu’en avril 2023, l’Europe a adopté les règlements MiCA et TFR. Ces derniers entreront en vigueur l’année prochaine et serviront à encadrer l’industrie des cryptomonnaies.
Le PDG de Ledger déclare à ce propos : « Je ne suis pas sûr que le règlement européen MiCA soit la panacée pour les cryptomonnaies. La réglementation tue les petites sociétés et tente de déstabiliser les grosses structures ». La bonne nouvelle est que, toujours selon M. Gauthier, le bitcoin n’est plus considéré comme une préoccupation majeure pour les régulateurs. Ces derniers temps, ils ont plutôt axé leurs efforts sur la surveillance des acteurs et des flux de transactions liés aux cryptomonnaies, sans opter pour une interdiction du bitcoin.
De plus, dans les poursuites engagées contre les géants des cryptomonnaies tels que Binance et Coinbase, l’autorité de régulation financière américaine a soigneusement évité de qualifier le bitcoin de « titre financier » (securities), contrairement à 28 autres cryptomonnaies qui sont désormais soumises à sa réglementation.
Presque toutes les banques françaises sont impliquées
Les acteurs financiers traditionnels ont eux aussi commencé à manifester un intérêt grandissant envers cette nouvelle classe d’actifs que sont les cryptomonnaies. Récemment, une large sélection de géants économiques a exprimé son intention d’investir dans cette filière. On peut notamment citer l’exemple du mastodonte de la gestion d’actifs BlackRock, qui dit vouloir lancer un ETF Bitcoin. La Destche Bank a elle aussi présenté une demande de licence crypto auprès des autorités allemandes, responsables des marchés financiers locaux.
Dans ce même registre, la filiale française du Crédit Agricole Caceis, a récemment obtenu l’enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette accréditation lui permet de stocker et de gérer des actifs numériques. Il semble que de plus en plus d’entreprises ne veulent pas manquer l’opportunité de s’impliquer dans ce domaine en pleine croissance.
« Presque toutes les banques françaises se bougent aujourd’hui. Il y a un vrai changement de mentalité, elles considèrent désormais le bitcoin comme une classe d’actifs et non plus comme le mal », souligne Pascal Gauthier. Le PDG de Ledger prévoit aussi que dans un futur proche, tous les acteurs de la finance disposeront d’actifs en crypto.
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