Pierre angulaire de la finance islamique, la « charia », ou loi musulmane, est ce qui régit les transactions financières dans le cadre des banques dites islamiques. Aujourd’hui, il existe plus de 300 banques islamiques dans plus de 51 pays dans le monde, dont les États-Unis et la Grande Bretagne. Le point sur les principes de la finance islamique avec Boris Lefebvre.
Qu’est-ce que la finance islamique ?
En termes simples, la finance islamique est un système financier qui fonctionne selon la loi islamique (appelée charia) et qui est donc conforme aux canons de l’Islam. Tout comme les systèmes financiers conventionnels, la finance islamique comprend des banques, des marchés de capitaux, des gestionnaires de fonds, des sociétés d’investissement et des compagnies d’assurance. Toutefois, ces entités sont régies à la fois par la loi islamique et par les règles et réglementations du secteur financier qui s’appliquent à leurs homologues conventionnels.
Bien que le secteur de la finance islamique soit relativement jeune, les théories économiques islamiques existent depuis plus d’un millénaire. Au milieu du XIIe siècle, en fait, de nombreux érudits musulmans avaient présenté des concepts clés de l’économie islamique qui sont toujours pertinents aujourd’hui. Toutefois, un ensemble de problèmes politiques et sociaux ont très longtemps freiné la finance islamique. Ce n’est qu’au XXe siècle que les universitaires et les chercheurs musulmans ont sérieusement commencé à réexaminer ces sujets et, ce faisant, ont préparé le terrain pour l’émergence du secteur moderne de la finance islamique dans les années 1970.
Finance islamique : principes généraux
Le principe fondateur de la finance islamique est le suivant : en Islam, Dieu est le propriétaire de toutes les richesses du monde, et que les humains n’en sont que les dépositaires. Par conséquent, les humains doivent gérer les richesses selon les ordres Divins, qui promeuvent la justice et interdisent certaines activités. En même temps, les musulmans ont le droit de profiter de toute richesse qu’ils acquièrent et dépensent dans le respect de la charia. Ils n’ont pas à avoir honte d’être riches tant que leur comportement s’aligne sur l’islam.
En Islam, l’activité économique n’est pas restreinte, elle est plutôt orientée vers une activité responsable qui profite aux autres, protège la terre et honore Allah. En d’autres termes, l’Islam permet une économie de marché libre où l’offre et la demande sont décidées par le marché, et non pas dictées par un gouvernement. Mais en même temps, l’Islam dirige la fonction du mécanisme du marché en imposant des lois et une éthique spécifiques.
L’un des principaux objectifs de l’imposition de ces lois et de cette éthique est de promouvoir la justice sociale : l’Islam et la justice sociale sont inséparables. La justice sociale est donc un concept clé de l’industrie de la finance islamique. En règle générale, la finance islamique est basée sur 5 grands principes :
- Interdiction formelle du prêt à intérêt, dit « Riba » ;
- Interdiction formelle de l’incertitude (ou « gharar ») et de toute forme de spéculation (dit « maysir ») ;
- Interdiction formelle d’investir dans les domaines prohibés par l’Islam tels que la vente d’alcool, de viande porcine, d’armement, de pornographie… ;
- Obligation de partage des profits et des pertes. En d’autres termes, l’actif et le risque lié ne sont pas séparables ;
- Toute opération commerciale doit être adossée à un actif tangible.
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